Dans sa publication, l’EFRAG montre un balisage correspondant aux datapoints ESRS avec quelques spécificités techniques. Les tags ont été pensés, dès le début, pour refléter exactement la granularité des normes ESRS. Pour faciliter le tagging, il est donc recommandé (mais pas imposé) de structurer les rapports en cohérence avec celle des ESRS.
La conception de la taxonomie est donc en accord avec les relations entre standards généraux et non entre standards thématiques (en évitant la duplication d’éléments). Deux catégories de dimensions se distinguent clairement :
– les contenus explicites (ex : pays, genre, catégorie CSP…)
– et les contenus types (ex : zone géographique, identifiant de politique, identifiant d’objectif…)
Côté recommandation, il est conseillé d’avoir recours à la continuation plutôt que les références à d’autres pages, mais aussi de taguer à partir du niveau le plus fin (concernant la granularité). Enfin, il n’est pas nécessaire de taguer le parent, mais cela demeure préférable pour faciliter la lecture et l’indexation des contenus. Sur Pomdoc Pro, cette fonctionnalité est native : le parent est naturellement « hérité ». Pour les énumerations, elles contiendront toutes les « sustainability matters » (sujet et sous-sujets en ESRS 1, AR 16).
Enfin, il y a plus d’hypercubes ouverts pour cette taxonomie, il faudra donc faire appel à des extensions. Mais celles-ci ont été jugées assez complexes lors de la consultation. L’EFRAG met d’ailleurs en garde sur ce point et invite à les utiliser avec parcimonie car elles sont très complexes à mettre en place et nuisent à la comparabilité des rapports. Des tags précis ont été ajoutés pour limiter leur utilisation.
À la lecture de la taxonomie, on remarque que les normes ESRS 2 ont été divisées en deux parties :
– d’un côté les General Disclosure Requirements (GDR), liés à la gouvernance, la stratégie, au Business Model, aux IROs (Impact, Risques et Opportunités), etc…
– et de l’autre, les Minimum Disclosure Requirements (MDR), qui correspondent aux politiques, actions, objectifs et autres mesures.
De manière générale, retenez que les tags ont été revus pour éviter les répétitions. Côté interopérabilité, une table de concordance détaillée a été définie avec une approche valide pour une lecture par l’humain et par la machine.
Ce qu’il faut retenir de cette structure, c’est sa capacité à évoluer. Comme nous l’avions constaté sur le tagging des États financiers avec l’entrée en vigueur de l’ESEF en 2021, des ajustements seront réalisés à la suite des premières publications. Le but étant toujours d’apporter clarté et transparence aux rapports afin que la CSRD soit un outil de transformation durable, et non un simple exercice de conformité.
Plusieurs émetteurs qui avaient répondu à la consultation lancée en 2024 avaient suggéré une mise en application progressive du tagging obligatoire, notamment pour les données narratives. Si la date de mise en application obligatoire n’a pas été dévoilée, Patrick de Cambourg, Président de l’EFRAG SRB, encourage les émetteurs à utiliser la taxonomie ESRS dès leur première publication, sur une base volontaire. La publication de la taxonomie ESRS a également représenté l’occasion de rappeler l’intérêt du XBRL et du format digital, à la fois pour les émetteurs et les utilisateurs. Ces atouts aident à la constitution du rapport, mais aussi à l’accessibilité des contenus et à leur comparabilité ainsi qu’à la lutte contre le greenwashing. Enfin, l’ESMA doit publier ses recommandations techniques (normes RTS) que la Commission Européenne adoptera dans le cadre de l’ESEF : nous en saurons plus sur l’évolution à la suite de ces publications.
Retrouvez des informations complémentaires sur le site de l’EFRAG